Enseigné dans le M2 PISE de l'Université Paris 7 par Christophe DARMANGEAT.

Toutes les erreurs, insuffisances et plaisanteries affligeantes contenues dans ce site
relèvent de la seule responsabilité de la bassesse de leur auteur (NB : attention, jeu de mots).

Si ce cours vous a instruit, ou amusé, ou mieux, les deux à la fois, n'hésitez surtout pas à me remercier en m'invitant au restaurant ou sur une barrière de corail. Ou mieux, les deux à la fois.

Précision liminaire : la modélisation n'a pas de rapport direct avec la confection laborieuse de répliques miniatures de bateaux qu'on se demande toujours comment ils ont fait pour les faire entrer dans la bouteille. Ca, c'est le modélisme. La modélisation, c'est une affaire de gens sérieux, qui emploient à longueur de temps un jargon compris d'eux seuls, et qui, parfois, résolvent certains problèmes en parvenant à ne pas en créer de nouveaux.

Seul point commun, dans un cas comme dans l'autre, les bouteilles finissent plus souvent vides que pleines.

1 – Modéliser, kesako ?

Commençons par un scoop : un système d'information a pour objectif... de traiter des informations. Autrement dit, son action va consister à accéder à des informations (qui auront donc été plus ou moins convenablement rangées ), puis à les afficher et/ou à les modifier, avant de les re-ranger pour une utilisation ultérieure. Concevoir un système d'information, c'est donc concevoir tout à la fois :

  • la manière dont les données vont être organisées : quelles informations doivent-elles être regroupées ou, au contraire, séparées ? Comment une information permettra-t-elle d'en retrouver une autre ? Etc.
  • les traitements proprement dits : quelles données doit-on aller chercher à quel moment, et comment doivent-elles éventuellement être modifiées ?

Selon les tâches à effectuer, un système d'information mettra davantage l'accent sur l'un ou l'autre aspect. Un système d'information à visées scientifiques, par exemple, fera sans doute beaucoup de calculs compliqués à partir d'un nombre de données pas forcément très grand. C'est donc la partie traitements qui sera la plus importante. Inversement, la consultation d'un catalogue de pièces détachées ou d'un annuaire nécessitera un minimum de traitements, mais la qualité du rangement des données y sera cruciale.

Il n'existe pas une frontière étanche entre les deux aspects : traiter les données peut inclure des opérations d'extraction et de rangement. Inversement, on ne peut se préoccuper d'organiser ses informations sans se poser un miminum de questions sur la manière d'y accéder, de les supprimer ou de les modifier. Même si elle donc pas absolue, la distinction est cependant pertinente, et permet de définir deux grands domaines de l'informatique :

  1. le monde des traitements est celui de la programmation. L'approche de la programmation à un niveau abstrait, consistant à en formuler la logique s'appelle l'algorithmique (un mot terrifiant qui recouvre une réalité bien plus terrifiante encore, comme vous pouvez vous en rendre compte en étudiant attentivement le cours que voici que voilà).
  2. le monde de l'organisation des données est celui des bases de données (même si toutes les données d'un système d'information ne sont pas forcément regroupées dans une « base de données », les bases de données rassemblent les informations dès lors que celles-ci se présentent en masse). L'approche abstraite de l'organisation des données dans une base s'appelle la modélisation.

La modélisation est donc à l'organisation des données ce que l'algorithmque est à leur traitement : l'approche la plus abstraite, le plan à partir duquel sera édifié le bâtiment réel.